Œdème, du 07 juillet au 24 août 2022
Centre Culturel George Vanier, Montréal, Canada.
Commissaires : Margot Chambon et Sarah Kitzy Gineau-Delyon
Vernissage le 21 juillet 2022 de 17h30 à 19h – Une performance de Nana Quinn sera présentée
L’exposition Œdème accueille le travail de cinq artistes montréalais.e: Alex Pouliot, Elyse Lewis, Nana Quinn, Michaëlle Sergile, et Diyar Mayil. Une exploration palpable des pouvoirs liés aux corps; ce tout puissant, capable de régénérescence et d’expression. Par une réflexion sur l’existence, sur la place de notre corps dans l’espace et comme moyen d’écriture, les artistes et commissaires ont décidé de mettre en relation des textes et de la photographie. Une ode aux traces, aux marques et autre passage du temps et de la vie sur le corps.
--Inscrire ses maux--
Alex Pouliot s’arme de son corps et se tatoue une ancienne lettre d’amour (2013). Les mots sont marqués avec une technique de tatouage sans encre, ne laissant que des lésions sur la peau. Cette image, captée immédiatement après l’acte de transcription, est l’amorce d’une série photographique, en cours, documentant la guérison et la disparition complète de la blessure amoureuse. Un acte invisible mais indélébile qui questionne l’étendue de traces corporelles. Son œuvre ‘Avec toi je me sens’ gravé au mur, en revanche, laisse place à l’impalpable, à ce qui ne se voit, ne se dit et ne s’écrit pas.
--Bien à l'abri dans un bocal bancal--
‘Ma première photo’ est le premier portrait photographique de l’artiste, conservé dans une boîte de verre soudée remplie de fixateur photo. Au fil des jours, l’image, s’effacera complètement et potentiellement s’assombrira. Suspendue et en boite, l’artiste n’a laissé aucune chance à l’image ; il l’a condamne. C’est par cet acte irréversible que l’artiste a choisi (en accord avec sa mère) de mettre à l’épreuve sa mémoire et sa collection personnelle.
--Point de non-retour--
Les images de Nana Quinn documentent une journée durant laquelle l’artiste est restée assise sur le même siège du même métro pendant 10h00 d'affilée. Sur la ligne verte du métro, une photo par trajet, le temps qui passe, et les heures qui se ressemblent malgré les visages changeants.
Les corps qui entrent et sortent du métro, les mains qui s'agrippent aux barres d’acier, les pas pressés, la folie du matin et finalement le calme du terminus.
“Pendant près de 10 heures, j'ai occupé le même siège du même wagon du même métro. Il s'agissait en fait de faire dix fois le voyage complet de la ligne verte, c'est-à-dire de Honoré-Beaugrand à Angrignon, ou l'inverse. À chaque fois qu'un trajet finissait, un autre commençait donc au même moment, et j'avais alors tout le trajet pour prendre une seule photo et écrire un texte témoignant de mon ressenti face à cette expérience. Dans cette performance, j'explore les idées de l'attente, de l'aliénation, de la solitude, de la folie et du temps.” Nana Quinn
--Saine pudeur (mais partagée)--
Elyse Lewis traduit ses expériences personnelles en images et en textes de manière à aborder des sujets existentiels autour de l’intime, du corps et de la vulnérabilité. Deux diptyques accompagnés de textes écrits par Elyse nous donnent accès à sa vie privée documentée sous différents angles. ‘MON CORPS LA GRENADE’ un autre dytique qui questionne le corps comme objet, ses textures, ses couleurs et son touché.
--Quand le privé devient public et que le public devient politique--
Les œuvres de Diyar Mayil débutent et évoluent avec les corps. Un point de départ collectif qui questionne pourtant l’individualité; se mettre à la place des autres pour en comprendre le sens. Diyar cherche à mettre en avant les relations de pouvoir et les privilèges associés à l’image/utilisation de nos corps. Elle explore les notions d’adaptation, de confort, d’accessibilité et de visibilité en créant pour le public des occasions de se remettre en question face à d’autres corps. Par ses œuvres, elle met en avant les systèmes oppressifs existants et leur manifestation dans notre quotidien. Finalement Diyar nous/vous invite à la modifier notre perception quotidienne de nos relations corporelles.
--Kit de survie à 3--
To hold a smile est inspiré du poème The Mask (We Wear The Mask), du poète Paul Lawrence Dunbar, récité par Maya Angelou, écrivaine et militante pour les droits civiques aux États Unis et repris par Michaëlle Sergile dans la réalisation de To Hold a Smile, une vidéo performance ou le sourire devient un outil de résistance. Un poème entrelacé des mots de trois artistes flottant le long du textile de la couverture fait écho au sourire prolongé dans la vidéo de plusieurs minutes. Le corps cathartique, le corps survivant, le corps résilient. « Ce qui m’intéresse, c’est de pouvoir dire des choses non dites, réfléchir à des angles morts, dit-elle. Le poème est poignant, mais que veut-il dire ? Ça signifie quelque chose pour des parents qui migrent ? Pour une famille qui se reconstruit dans un autre pays ? Je l’ai vu dans ma propre famille. Sourire, c’est être accueillant pour mieux se faire accueillir. Et aussi se forcer à travailler et se relever après avoir tout quitté. » Michaëlle Sergile, La presse, 4 juin 2022, Éric Clément
--Tout est question d’existence non?--
Centre Culturel George Vanier, Montréal, Canada.
Commissaires : Margot Chambon et Sarah Kitzy Gineau-Delyon
Vernissage le 21 juillet 2022 de 17h30 à 19h – Une performance de Nana Quinn sera présentée
L’exposition Œdème accueille le travail de cinq artistes montréalais.e: Alex Pouliot, Elyse Lewis, Nana Quinn, Michaëlle Sergile, et Diyar Mayil. Une exploration palpable des pouvoirs liés aux corps; ce tout puissant, capable de régénérescence et d’expression. Par une réflexion sur l’existence, sur la place de notre corps dans l’espace et comme moyen d’écriture, les artistes et commissaires ont décidé de mettre en relation des textes et de la photographie. Une ode aux traces, aux marques et autre passage du temps et de la vie sur le corps.
--Inscrire ses maux--
Alex Pouliot s’arme de son corps et se tatoue une ancienne lettre d’amour (2013). Les mots sont marqués avec une technique de tatouage sans encre, ne laissant que des lésions sur la peau. Cette image, captée immédiatement après l’acte de transcription, est l’amorce d’une série photographique, en cours, documentant la guérison et la disparition complète de la blessure amoureuse. Un acte invisible mais indélébile qui questionne l’étendue de traces corporelles. Son œuvre ‘Avec toi je me sens’ gravé au mur, en revanche, laisse place à l’impalpable, à ce qui ne se voit, ne se dit et ne s’écrit pas.
--Bien à l'abri dans un bocal bancal--
‘Ma première photo’ est le premier portrait photographique de l’artiste, conservé dans une boîte de verre soudée remplie de fixateur photo. Au fil des jours, l’image, s’effacera complètement et potentiellement s’assombrira. Suspendue et en boite, l’artiste n’a laissé aucune chance à l’image ; il l’a condamne. C’est par cet acte irréversible que l’artiste a choisi (en accord avec sa mère) de mettre à l’épreuve sa mémoire et sa collection personnelle.
--Point de non-retour--
Les images de Nana Quinn documentent une journée durant laquelle l’artiste est restée assise sur le même siège du même métro pendant 10h00 d'affilée. Sur la ligne verte du métro, une photo par trajet, le temps qui passe, et les heures qui se ressemblent malgré les visages changeants.
Les corps qui entrent et sortent du métro, les mains qui s'agrippent aux barres d’acier, les pas pressés, la folie du matin et finalement le calme du terminus.
“Pendant près de 10 heures, j'ai occupé le même siège du même wagon du même métro. Il s'agissait en fait de faire dix fois le voyage complet de la ligne verte, c'est-à-dire de Honoré-Beaugrand à Angrignon, ou l'inverse. À chaque fois qu'un trajet finissait, un autre commençait donc au même moment, et j'avais alors tout le trajet pour prendre une seule photo et écrire un texte témoignant de mon ressenti face à cette expérience. Dans cette performance, j'explore les idées de l'attente, de l'aliénation, de la solitude, de la folie et du temps.” Nana Quinn
--Saine pudeur (mais partagée)--
Elyse Lewis traduit ses expériences personnelles en images et en textes de manière à aborder des sujets existentiels autour de l’intime, du corps et de la vulnérabilité. Deux diptyques accompagnés de textes écrits par Elyse nous donnent accès à sa vie privée documentée sous différents angles. ‘MON CORPS LA GRENADE’ un autre dytique qui questionne le corps comme objet, ses textures, ses couleurs et son touché.
--Quand le privé devient public et que le public devient politique--
Les œuvres de Diyar Mayil débutent et évoluent avec les corps. Un point de départ collectif qui questionne pourtant l’individualité; se mettre à la place des autres pour en comprendre le sens. Diyar cherche à mettre en avant les relations de pouvoir et les privilèges associés à l’image/utilisation de nos corps. Elle explore les notions d’adaptation, de confort, d’accessibilité et de visibilité en créant pour le public des occasions de se remettre en question face à d’autres corps. Par ses œuvres, elle met en avant les systèmes oppressifs existants et leur manifestation dans notre quotidien. Finalement Diyar nous/vous invite à la modifier notre perception quotidienne de nos relations corporelles.
--Kit de survie à 3--
To hold a smile est inspiré du poème The Mask (We Wear The Mask), du poète Paul Lawrence Dunbar, récité par Maya Angelou, écrivaine et militante pour les droits civiques aux États Unis et repris par Michaëlle Sergile dans la réalisation de To Hold a Smile, une vidéo performance ou le sourire devient un outil de résistance. Un poème entrelacé des mots de trois artistes flottant le long du textile de la couverture fait écho au sourire prolongé dans la vidéo de plusieurs minutes. Le corps cathartique, le corps survivant, le corps résilient. « Ce qui m’intéresse, c’est de pouvoir dire des choses non dites, réfléchir à des angles morts, dit-elle. Le poème est poignant, mais que veut-il dire ? Ça signifie quelque chose pour des parents qui migrent ? Pour une famille qui se reconstruit dans un autre pays ? Je l’ai vu dans ma propre famille. Sourire, c’est être accueillant pour mieux se faire accueillir. Et aussi se forcer à travailler et se relever après avoir tout quitté. » Michaëlle Sergile, La presse, 4 juin 2022, Éric Clément
--Tout est question d’existence non?--
07/07/2022
De gauche à droite:
Diyar Mayil
“Uphill shoes“
Plexiglass, bois et terre
2019-
Diyar Mayil
“Leaky Pants“
PVC, caoutchouc et acier
2019
Michaëlle Sergile
“To hold a smile”
Performance filmée
2019
De gauche à droite:
Alex Pouliot
“Je (ne) t’oublierai (pas)”
Photographie, Impression à jet d’encre sur papier archive
2021
Nana Quinn
“10 heures d'occupation”
Photographies argentiques
2020
Elyse Lewis
“MON CORPS LA GRENADE”
2019
Dytique photographique
©JannaYotte
De gauche à droite:
Diyar Mayil
“Uphill shoes“
Plexiglass, bois et terre
2019-
Diyar Mayil
“Leaky Pants“
PVC, caoutchouc et acier
2019
Michaëlle Sergile
“To hold a smile”
Performance filmée
2019
De gauche à droite:
Alex Pouliot
“Je (ne) t’oublierai (pas)”
Photographie, Impression à jet d’encre sur papier archive
2021
Nana Quinn
“10 heures d'occupation”
Photographies argentiques
2020
Elyse Lewis
“MON CORPS LA GRENADE”
2019
Dytique photographique
©JannaYotte